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SCPI déficit foncier : fonctionnement, fiscalité et stratégie patrimoniale

SCPI déficit foncier : fonctionnement, fiscalité et stratégie patrimoniale

Temps de lecture : 11 min

Dans un environnement réglementaire exigeant, certains investisseurs cherchent à réduire leurs impôts sans multiplier les contraintes de gestion. Les SCPI fiscales répondent à cette ambition en activant différents leviers, selon les objectifs poursuivis. La SCPI de déficit foncier, en particulier, permet de déduire certaines charges liées à la rénovation d’immeubles anciens, dans le cadre d’une stratégie de déduction patrimoniale. Contrairement aux dispositifs classiques de réduction d’impôt, elle s’adresse avant tout aux contribuables déjà exposés aux revenus fonciers ou disposant d’une visibilité à long terme sur leur imposition.Ce guide en décrypte le fonctionnement, les conditions à respecter, les avantages associés et son intégration possible dans une stratégie globale.

SCPI de déficit foncier : cadre d’investissement et mécanismes de déduction

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Une stratégie fondée sur la rénovation d’immeubles anciens

La SCPI de déficit foncier fait partie des SCPI fiscales. Elle ne cherche pas à générer des loyers immédiats, mais à permettre aux investisseurs d’imputer des charges sur leurs revenus fonciers, voire sur leur revenu global. Elle acquiert des immeubles anciens, qui nécessitent des travaux importants. La société de gestion coordonne la phase de rénovation, puis met les biens en location une fois les opérations terminées.

Durant cette première phase, aucun revenu n’est distribué. Le patrimoine se transforme et génère un déficit comptable que chaque associé peut utiliser pour alléger sa fiscalité. Une fois les biens remis en location, la SCPI peut produire des revenus locatifs. La sortie s’effectue en fin de cycle, avec la revente progressive des actifs.

Un régime fiscal spécifique, sans plafonnement global

Sur le plan fiscal, la SCPI est dite “transparente” : ce sont les associés qui déclarent les revenus et les charges, en fonction de leur quote-part. Les dépenses liées aux travaux d’entretien, de réparation ou d’amélioration sont imputables sur les revenus fonciers existants. Si ces derniers ne suffisent pas à absorber le déficit, une fraction (jusqu’à 10 700 € par an) peut être déduite du revenu global.

Cette mécanique ne relève pas du plafonnement global des niches fiscales. Elle permet donc une optimisation directe pour les foyers fortement imposés, à condition de disposer d’une structure de revenus compatible.

Enfin, la durée de détention est encadrée. Lorsque les déficits sont imputés sur le revenu global, les parts doivent être conservées pendant au moins trois ans après la dernière imputation. En pratique, l’horizon recommandé s’étend souvent à 10 ou 15 ans, le temps que la SCPI réalise son cycle complet.

SCPI de déficit foncier : levier fiscal et impact pour l’investisseur

Un mécanisme de déduction ciblé, non plafonné

L’un des atouts majeurs des SCPI de déficit foncier réside dans leur mécanique fiscale spécifique. Contrairement aux dispositifs de réduction d’impôt classiques, le gain repose ici sur une déduction. Les travaux engagés sur les immeubles détenus par la SCPI permettent d’imputer une partie des charges sur les revenus fonciers existants, et, sous certaines conditions, sur le revenu imposable du contribuable.

Cette imputation est autorisée dans la limite de 10 700 euros par an pour les dépenses non financières, c’est-à-dire les travaux d’entretien, de réparation ou d’amélioration. L’excédent, s’il n’est pas absorbé, peut être reporté sur les revenus fonciers des dix années suivantes. En parallèle, les charges financières liées à un éventuel crédit ne sont déductibles que des revenus fonciers et sont également reportables dans les mêmes conditions.

Cette approche permet une optimisation immédiate pour les foyers qui disposent d’un revenu foncier significatif ou confrontés à une imposition élevée. Elle agit directement sur l’assiette imposable, sans dépendre d’un mécanisme de réduction, et sans entrer dans le plafonnement global des niches fiscales.

À noter : Le bénéfice fiscal dépend du prix d’achat des parts, de la part affectée aux travaux, et du taux d’imposition du souscripteur.  L’avantage obtenu varie donc selon l’année de souscription, le niveau de revenus fonciers et le profil global de l’investisseur.Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque investisseur et peut évoluer dans le temps.

Une fiscalité transparente, hors plafonnement des niches

L’économie d’impôt générée est directement proportionnelle au niveau d’imposition du souscripteur

Prenons l’exemple d’un investisseur soumis à une TMI de 41 %, qui dispose de 30 000 € de revenus fonciers. Il investit 100 000 € dans une SCPI déficit foncier dont 45 % de la souscription est affectée à des travaux. Cela représente 45 000 € de charges déductibles, réparties sur deux ans.

Résultat :

  • Une économie d’impôt de 18 450 euros (45 000 € × 41 %),
  • Une économie de prélèvements sociaux de 7 740 euros (45 000 € × 17,2 %),
  • Soit un gain total de 26 190 euros, représentant 26,2 % du montant investi. 

Cet exemple est donné à titre purement illustratif et ne constitue en aucun cas une garantie de résultat.

A noter : L’avantage de ce levier réside dans sa capacité à produire une économie d’impôt immédiate, ajustée au montant investi et au profil de l’investisseur. À condition d’anticiper l’horizon de placement, il offre une réponse efficace face à une pression ponctuelle ou durable.

SCPI déficit foncier : pour quel profil d’investisseur ?

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Le dispositif s’adresse principalement aux contribuables situés dans une tranche marginale élevée, qui disposent de revenus fonciers réguliers. Il permet d’imputer certaines charges sur ces revenus, voire sur le revenu global, sans contrainte de plafonnement.

La SCPI de déficit foncier peut également convenir à des profils confrontés à une charge d’impôts ponctuelle (cession, changement de statut, revenus exceptionnels). Elle offre alors un levier fiscal complémentaire, intégrable à une stratégie patrimoniale déjà en place.

Enfin, ce type d’investissement immobilier peut s’envisager dans une logique de diversification, en complément d’une allocation déjà structurée autour de SCPI de rendement, de solutions européennes ou de démembrement. Elle ne se substitue pas à ces supports, mais vient en renforcer la cohérence fiscale à l’échelle du portefeuille.

SCPI de déficit foncier : que devient le capital investi ?

Dans une SCPI de déficit foncier, la sortie s’effectue généralement en fin de cycle, une fois les travaux achevés, les biens loués, et les opérations de cession engagées par la société de gestion. Comme évoqué précédemment, la liquidité des parts reste limitée pendant toute la période d’investissement. C’est pourquoi, en cas de revente anticipée, le prix obtenu peut être inférieur à la valeur de souscription, remettant ainsi en question l’équilibre patrimonial initial.

La valorisation finale dépendra de nombreux paramètres : qualité des rénovations, attractivité locative des actifs, mais aussi conditions de marché au moment de la cession. C’est pourquoi la phase de sortie mérite la même attention que celle de souscription. Si le levier fiscal constitue l’intérêt principal du dispositif, la restitution du capital à l’issue de l’opération repose sur des facteurs qui ne peuvent être garantis. Comme tout investissement, ce type de SCPI comporte une part de risque, inhérente à la durée engagée et à la nature des actifs détenus.

Comme tout placement immobilier, ce type de SCPI présente un risque de perte en capital.

Ni le rendement, ni la valeur des parts, ni le capital investi ne peuvent être garantis.

SCPI fiscales : Malraux, Denormandie, déficit foncier… quelles différences ?

Les SCPI Malraux, Denormandie et déficit foncier appartiennent toutes à la catégorie des SCPI fiscales, mais elles mobilisent des leviers très différents.

Les deux premières : SCPI Malraux et SCPI Denormandie, s’inscrivent dans une logique de réduction d’impôt directe. La première vise les travaux de restauration dans des immeubles classés ou situés en secteurs sauvegardés, sans plafonnement global. La seconde, plus encadrée, s’apparente au Pinel dans l’ancien, avec des conditions de loyer, de zone et de durée de location. Dans les deux cas, l’économie d’impôt est frontale, concentrée sur les premières années.

À l’inverse, la SCPI de déficit foncier agit par déduction, souvent mieux adaptée à une fiscalité immobilière déjà en place. Elle ne vise pas une réduction ponctuelle, mais une optimisation étalée dans le temps, en lien direct avec les revenus fonciers existants.

Le choix entre ces dispositifs ne relève donc pas d’un comparatif technique, mais d’un positionnement patrimonial : nature de l’imposition, horizon de placement, structure des revenus. Bien choisis, ces outils peuvent être complémentaires dans une stratégie d’allocation globale.

Intégrer une SCPI de déficit foncier dans une stratégie globale

Une solution ciblée, à vocation complémentaire

Ce type de SCPI n’a pas vocation à remplacer les supports de rendement ou les véhicules de capitalisation. Elle intervient sur un registre spécifique : celui de l’imputation. Intégrée dans un portefeuille structuré, elle peut ainsi contrebalancer la fiscalité d’un parc locatif, ou s’ajouter à une mécanique d’optimisation déjà en place. Elle ne déstabilise pas l’ensemble, mais vient l’affiner.

Cette logique suppose une bonne maîtrise du calendrier. La SCPI de déficit foncier est particulièrement pertinente lorsqu’elle permet d’absorber une charge d’impôt identifiée à l’avance, même si l’investissement, lui, s’inscrit dans une période longue. Elle ne vise pas la génération de revenus, mais l’ajustement d’une pression fiscale ponctuelle, par un levier adapté.

Une combinaison possible avec d’autres supports

Dans une stratégie patrimoniale diversifiée, la SCPI de déficit foncier peut s’articuler avec d’autres véhicules complémentaires. Une SCPI européenne, par exemple, permet de percevoir des revenus réguliers en bénéficiant d’une fiscalité allégée. Une SCPI en nue-propriété suspend l’imposition pendant une durée définie, tout en capitalisant à long terme.

La SCPI de déficit foncier complète cette approche en ciblant l’imputation de charges, dans une logique de réduction ponctuelle ou de stabilisation d’une pression devenue récurrente. Ce n’est pas l’opposition, mais la complémentarité raisonnée de ces outils qui permet de construire une allocation cohérente, alignée sur les objectifs de l’investisseur. 

L’approche Epsicap : un positionnement distinct, mais complémentaire

Chez Epsicap, nous gérons la SCPI Epsicap Nano, une SCPI de rendement à taille humaine, construite autour d’une sélection rigoureuse d’actifs et d’une stratégie orientée vers la valorisation long terme.

Contrairement aux SCPI de déficit foncier, Epsicap Nano ne repose sur aucun dispositif fiscal spécifique. Sa logique est différente : privilégier la régularité, la lisibilité, et la création de valeur progressive, sans rechercher d’économie d’impôt immédiate. Si notre SCPI ne s’inscrit pas dans un dispositif fiscal spécifique, elle peut néanmoins être intégrée à des stratégies d’optimisation plus larges, par exemple via l’assurance vie, le démembrement de propriété ou le recours à l’effet de levier du crédit.

La SCPI Epsicap Nano s’adresse ainsi à ceux qui souhaitent construire un socle immobilier solide, sans dépendre de mécanismes fiscaux temporaires, mais avec une vision patrimoniale durable.

Une SCPI à envisager dans une logique fiscale ciblée

La SCPI de déficit foncier s’adresse à un profil spécifique : un contribuable fortement imposé, disposant de revenus fonciers, et en capacité d’immobiliser du capital sur un horizon long. Elle ne répond pas à tous les objectifs, mais peut s’avérer pertinente lorsqu’elle est intégrée dans une stratégie construite.

Ce type de solution suppose rigueur, stabilité, et anticipation. Bien utilisée, elle permet de neutraliser une charge fiscale ponctuelle ou récurrente, tout en s’inscrivant dans une vision patrimoniale d’ensemble. Vous souhaitez investir en SCPI ? Contactez-nous, nos équipes sont à votre disposition pour en discuter.

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A considérer avant d’investir

Les informations présentées ici ne constituent pas un conseil en investissement. Investir en SCPI est un investissement long terme qui comporte des risques notamment de perte en capital et de liquidité.

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FAQ

Qu’est-ce qu’une SCPI ?
Une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) est une société qui collecte des fonds auprès d’investisseurs pour investir dans un portefeuille diversifié de biens immobiliers, tels que des bureaux, des commerces ou des logements. Les investisseurs achètent des parts de la SCPI et reçoivent des revenus locatifs proportionnels à leurs investissements. Les SCPI sont gérées par des sociétés de gestion qui s'occupent de l'acquisition, de la gestion locative, et de la revente des biens. Cela permet aux investisseurs de profiter des avantages de l'immobilier sans avoir à gérer directement des propriétés.
Pour aller plus loin : découvrez le fonctionnement d'une SCPI
Quels sont les risques d’un investissement en SCPI ?
Comme tout investissement immobilier, la SCPI comporte des risques :

  1. Risque de liquidité : Les parts de SCPI sont peu liquides et leur revente dépend de la présence d’une contrepartie. La société de gestion ne garantit pas la revente.

  2. Revenus non garantis : Les revenus peuvent fluctuer en fonction des loyers perçus et de leur règlement par les locataires.

  3. Risque de perte en capital : Le capital investi n'est pas garanti, car il dépend des variations du marché immobilier.


Malgré ces risques, la gestion professionnelle et la diversification de la SCPI aident à les limiter.
Puis-je investir via un contrat d’assurance-vie ?
Oui, la SCPI Epsicap Nano est accessible via un contrat d’assurance-vie, notamment grâce à notre partenariat avec Intential Patrimoine - Groupe APICIL. Ce partenariat permet aux investisseurs de souscrire à Epsicap Nano tout en bénéficiant des avantages fiscaux propres à l’assurance-vie. Cette solution est idéale pour diversifier votre patrimoine de manière optimisée. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter un conseiller ou à explorer les contrats proposés par nos partenaires.
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